Monday, May 22, 2006

Quand respirer devient nocif pour la santé

Bonjour à tous, ça fait maintenant trois semaines que je vis à Tokyo. J'ai un appartement, deux emplois, un horaire bien chargé et bien des choses encore à apprendre et à découvrir.

Comme je l'avais mentionné lors de mon dernier blogue, je me suis trouvé un "semi-appartement" grâce à une agence qui aide les étrangers à se trouver un endroit où rester. La procédure est bien simple: il suffit de se rendre au bureau central de l'agence, de faire quelques recherches sur leur site web et choisir un endroit qui nous convient. J’ai décidé de visiter deux endroits avec un guide de l’agence.

Tout à coup, en marchant sur le trottoir, mon guide me demande s’il peut s’allumer une cigarette. Bien entendu, je réponds que ça ne me dérange pas et je continue à marcher tranquillement. Mon guide, lui, s'arrête et m'a fait signe d'approcher. Il me pointe en direction d'une pièce avec quelques télévisions à écran plat et des postes d'écoute pour disques compacts. Il me demande d'entrer avec lui. Je lui demande où nous sommes et il me répond qu'ici, c'est la section fumeur. Eh oui, parce qu'au Japon, ils aiment tellement fumer qu'ils ont des pièces où ils peuvent gentiment aspirer quelques bouffées de goudron dans un environnent où on peut regarder les derniers vidéoclips de MTV sans déranger personne. Ce n'est pas tout que d’avoir une section fumeur en plein centre-ville, il faut qu’il y ait des pubs qui ciblent le marché lucratif des jeunes fumeurs de Tokyo.

Je crois sincèrement que le Japon est le paradis des fumeurs. Dans la majorité des pays industrialisés, on est entrain de bannir la cigarette des établissements. Pendant ce temps les Japonais embrassent ce vice à bras ouverts. Ici, la notion de "section non-fumeur" est un concept étranger. Depuis mon arrivée, j'en ai trouvé qu'une seule et c'était dans un endroit un peu plus huppé. Les cigarettes se vendent à tous les coins de rue, soit au dépanneur ou dans les distributrices. Elles ne sont pas chères en plus, quelques 300 yens. ($3,00 CAN)

Il n'est pas rare non plus de voir un japonais faire de la bicyclette tout en aspirant quelques vapeurs. En fin de compte, je me demande ce qui est le plus dangereux. Il paraît que la fumée secondaire peut être mortelle, on devrait aussi écrire sur les paquets que le fait de conduire et fumer peut être nocif pour les piétons qui ont encore le réflexe de marcher du mauvais côté de la rue... Pour contrer ce phénomène, certaines municipalités interdisent maintenant de fumer dans la rue. Décidément, la politesse japonaise à ses limites elle aussi.

Sunday, May 14, 2006

Qu'arrive t-il quand 120 millions de personnes n'ont pas assez d'espace?

Bonjour à tous et à toutes, j'écris présentement de mon "semi-appartement" à Tokyo. Je me suis trouvé, par l'entremise d'une agence qui aide les étrangers à se trouver un appartement, un petit endroit où rester. J'habite dans une chambre qu'on appelle ici un "semi-apartement" parce que j'ai droit à une mini - dans le sens de minuscule! - cuisinière, un lavabo et un réfrigérateur. Par contre, je dois partager la toilette et la douche. C'est un beau "grand" 7 tatami, dans un quartier résidentiel de Tokyo, qui s'appelle Taito-ku. Au Québec, on mesure un appartement par le nombre de pièces, dans le reste du Canada, on mesure par le nombre de chambres à coucher (ex. 2 bedroom apart.) et ici, on mesure la grandeur d'une pièce en tatami. Le mot tatami veut dire tapis en japonais, mais dans le cas d'un appartement ça représente environ 1.62 mètres carrés. Donc c'est ici que je vais habiter pendant les prochains mois. Je paye 77000 yens par mois. (770$ CAN) Question grandeur, c'est beaucoup mieux que les chambres plus près de Shibuya, qui peuvent coûter 75000 yen (750$ CAN) pour un 4 tatami. (L'équivalent d'un garde-robe?)

Je me suis aussi trouvé un emploi, comme je l'ai mentionné lors de mon dernier message, pour la société GABA. Je vais travailler comme prof d'anglais à temps plein. C'est une école qui donne des cours de conversation à des gens d'affaires. Une bonne partie de la clientèle sont aussi des femmes âgées entre 25 et 35 ans. (Lors de ma formation, on nous a encouragés à ne p
as entretenir de relations personnelles avec les clients, je me demande pourquoi!)

Ce sont des cours privés, une personne à la fois. Mon cours de version économique de la session dernière va bien me servir puisque je connais beaucoup de termes boursiers qui peuvent intéresser mes futurs élèves. Ces cours sont des sessions rapides de 40 minutes. J'ai 5 minutes de pause entre les cours et je choisi les heures que je veux travailler. Pour commencer, je vais essayer de ne pas faire plus que 4 cours de suite avant de prendre une pause. Ce n'est pas la première fois que j'enseigne donc je ne devrais pas avoir de problèmes, je dois simplement m'habituer au protocole à suivre durant le cours. Une partie se déroule à l'aide d'un livre qui nous est fourni et une autre à l'aide de l'internet. Je dois aussi écrire un rapport et mes commentaires sur chaque étudiant à la fin du cours. Ce n’est pas trop difficile.

Dans mes deux dernières semaines, je continue à remarquer les différences culturelles entre les nord-américains et les japonais. L'une d'entre elle se passe au travail. Au Japon, on sait toujours à quelle heure on commence à travailler mais on ne sait jamais à quelle heure on termine. Pourquoi? Parce que tant que notre manager ou notre patron est au bureau, c'est mal vu de quitter. Les japonais ne sont pas légalement liés à cette règle mais ils la respectent tous, même s'ils ne sont pas payés pour les heures supplémentaires. Quand je leur demande pourquoi ils travaillent autant, ils me répondent tous, en général, qu'ils sentent l'obligation de terminer leur travail avant de rentrer à la maison, le problème c'est que le travail ne semble jamais terminer.

Une autre différence qui m'a sauté aux yeux dernièrement... comme on le sait tous, les japonais
ne se touchent pas beaucoup. (on a juste à voir leur salutations) Tandis que dans notre culture, on ne va pas seulement se serrer la main mais on embrasse les filles sur les joues, on se serre le dos, etc. Mais au Japon, c'est inexistant. Toutefois, je me demande comment ils se sentent quand ils doivent être serrés dans les trains sur les heures de pointe. L'autre jour, j'ai vu 3 pushmen pousser un homme dans la quarantaine pour l'aider à entrer dans le train et fermer la porte. (Les pushmen sont des hommes qui doivent - avec des gants blancs - aider les gens à entrer dans le train s'il est trop chargé.)

Parlant du métro de Tokyo, j'ai commencé dernièrement à comprendre le système de transport en commun. En fait, la grande région de Tokyo s'appelle
Kanto et plusieurs compagnies de train se font compétition sur le même territoire. Jusqu'à présent, je connais deux compagnies de métro et une autre troisième qui fait les relais importants à Tokyo et qui rejoint les villes avoisinantes comme Yokohama, appelé Japan Rail (ou JR). (J'ai appris aujourd'hui qu'il existe d'autres compagnies de métro pour les municipalités plus locales mais que les trajets ne sont pas affichés dans les plan habituels parce qu'ils sont considérés régionaux!) Se trouver entre les circuits n'est pas toujours évident, pas tellement parce que les lignes sont compliqués mais parce que les stations principales sont immenses. On peut marcher pendant une dizaine de minutes dans des tunnels avant d'arriver au transfert. Il faut s'armer de patience parce qu'on est confronté à des milliers de personnes qui courent je ne sais où. Pour me démêler un peu, j'ai décidé d'aller sur internet pour voir le fonctionnement de tout ça. Pas beaucoup plus d'aide, il me reste encore à comprendre comment je peux acheter une carte mensuelle pour économiser quelques yens.

J'aimerais pour terminer remercier tout ceux qui m'ont écris ces derniers jours pour montrer leur appréciation à ce blogue. Vos messages m'encouragent à continuer à écrire et à décrire ma vision du Japon, qui évolue de jour en jour...

Wednesday, May 10, 2006

Le monde à l’envers

Quand je me réveille le matin, je dois penser que beaucoup de choses que j’ai toujours prises pour acquis mais qui ici peuvent devenir un calvaire. Donc je me réveille ce matin, prêt à passer ma première entrevue pour un job de prof d'anglais...

Je saute dans la douche et je me rends compte que je me suis encore une fois trompé et que j'ai mal tourné le levier de l'eau chaude... j'ai droit à de la bonne eau froide sur le dos. Ensuite, je m'en vais prendre le métro. Je regarde quatre fois - et non deux - des deux cotes de la rue avant de traverser parce qu'à chaque fois que je veux traverser, j'ai peur de me trouver le lendemain dans la page des avis de
décès.

Je prends un métro bondé de monde, et quand je dis bondé c’est quelque chose… Il y a tellement de monde qu’on ne peut même pas bouger les bras. On n’a pas besoin de se tenir nulle part, l’épaule ou le dos de quelqu’un à côté fait bien l’affaire. Je peux comprendre maintenant pourquoi bien des japonaises peuvent se plaindre d’attouchements. Une chose que j’ai remarqué au Japon… c’est qu’instinctivement, je suis toujours porté à marcher du côté inverse de tout le monde.

J'arrive un peu en avance pour mon entrevue, je décide donc d'aller aux toilettes. Après avoir terminé ce que l'on fait dans les toilettes habituellement, je me lave les mains et je me rends compte qu'il n'y a pas de séchoir ni de papier pour les rincer les mains dans les toilettes... et pas de poubelles non plus. Pourquoi? Parce que les japonais ont des mouchoirs.

Je vais a l'entrevue, je ne suis pas seul dans la salle, on est environ une quinzaine de candidats. On passe tous un test d'anglais et une série de questions. L'une d'entre-elles était: si vous aviez ai vous réincarner, que seriez-vous et pourquoi? Je ne sais trop quoi répondre alors je réponds que je voudrais être un "courriel" parce que j'aime voyager et rapidement en plus! A la question: Croyez-vous qu'il est parfois nécessaire de mentir? Je réponds que oui, surtout si on veut garder sa blonde pendant longtemps!

Certains candidats ont l'air d'avoir pris le test beaucoup plus au sérieux que moi... je pouvais voir sur les feuilles des autres de longues réponses à n’ en plus finir. Quelques minutes plus tard, je rencontre le directeur. C'est le moment de vérité, l'entrevue. On parle de mes qualifications, de ce que je cherche, de mes buts, de combien de temps je veux passer au Japon. (euh... 1 an!?!) Tout ça dure environ une vingtaine de minutes... il m'informe qu'il va me rappeler ce soir pour me dire la réponse.

Le soir venu, la bonne nouvelle! Je suis maintenant un employé de la société
GABA. Mais tout se suite après, le monde à l’ envers me tombe dessus encore une fois: au Japon, les employés ne sont payés qu’une fois par mois... donc mon prochain chèque de paye sera le 25 juin... et en plus, il m’annonce que je dois m'acheter un complet...

Monday, May 08, 2006

L'oeil de l'ouragan...

Chers amis lecteurs, après une semaine à Tokyo, j'ai enfin trouvé un point de refuge... au milieu de cet ouragan que j'appelle Shibuya, j'ai enfin trouvé un endroit où on m'a donné gentiment, dans une langue que je comprends un peu mieux, des renseignements sur certains besoins essentiels, dont : où trouver un appartement - chambre de 4 mètres carrés à 70 000 yen/mois - un emploi, etc. C'est un peu comme une ambassade canadienne, en d'autres termes, un pub canadien qui s'appelle "The Meaple Leaf" ...

C'est peut-être une petite leçon d'humilité pour moi, je croyais pouvoir tout trouver sans trop demander mais des fois, il faut poser des questions dans la vie, on ne peut pas tout savoir... Ici, j'ai enfin trouvé un accès à internet sans-fil. Miracle! Mes dernières tentatives n'ont pas po
rtés fruits. Ici, les hotspots ne sont pas annoncés comme à Montréal, Toronto ou Vancouver, où dans presque chaque café on peut trouver un accès facilement. J'avais commencé par demander à mon ami Yoshi de me trouver des adresses où ils fournissent des "Hot spots" (centres d'accès à internet sans fil). Il m'a donné quelques adresses mais je dois avouer que de trouver une adresse à Tokyo est vraiment une mission impossible. Ils ont un espèce de système de chiffres. Par exemple, j'habite présentement le 1 - 21 - 22 à Kanagawa. Bon, les chiffres, si on regarde sur un plan de la ville, on se rend compte qu'ils correspondent à des pâtés de maisons. Mais même si on demande à un policier où se trouve tel ou tel numéro et que l'on arrive dans un certain coin de la ville, c'est presque impossible de trouver ce que l'on cherche parce que seulement les rues principales ont des noms et je n'ai pas encore trouvé un seul numéro devant une porte pour me dire l'adresse. Comment les japonais trouvent quelque chose dans un tel chaos? Simple. Ils ont tous des téléphones cellulaires avec de beaux petits plans de la ville qui leur dit où se trouve tel ou tel resto, café, etc.

Si on est vraiment perdu, on peut toujours demander à un policier, comme j'ai expliqué auparavant, c'est leur devoir d'aider les citoyens... comme on peut voir sur cette photo. ;)

Je ne suis pas japonais et mon nouveau cellulaire est trop pauvre pour avoir ce beau petit plan qui me serait bien utile. ;)

Je continue à croire que je vis dans le cauchemar d'un facteur.

Bon, je vais commencer à surfer sur internet pour me trouver un job avant de faire le "blogothon".

J'ai de nouvelles photos sur mon site en passant. ICI. :)

Sunday, May 07, 2006

Parlons un peu de Tokyo...

Nous sommes aujourd'hui le 7 mai 2006, et ça fait maintenant une semaine que je suis ici, au Japon. Je crois que je vais surprendre personne si je dis que ça l'a été la semaine la plus mouvementée de ma petite vie. Premièrement, je dois spécifier une chose: je suis venu au Japon pendant deux semaines en 2004 et même si je savais un peu a quoi m'attendre, je sais maintenant que de s'installer dans le pays le plus cher du monde - dans la ville la plus cher du monde - sans connaître la langue, ne pas savoir la lire ni l'écrire et sans avoir d'endroit fixe ou habiter est un peu plus difficile que prévu. Si je cherchais une expérience et un certain dépaysement, je crois que je suis ravi ici.

Tokyo est une ville magnifique, avec environ 40 millions d'habitants si l'on compte le "grand" Tokyo qui s'étend jusqu'à Yokohama. J'habite justement tout près de Yokohama, dans un "village" qui s'appelle Kanagawaku. Si je dis "village" c'est qu'a part les grand districts comme "Shibuya", Tokyo donne le sentiment, plus souvent qu'autrement, d'une petite ville. Les rues sont étroites, il y a plein de petits quartiers, de petites maisons dont certaines ont l'air plus rustiques que d'autres, et si on regarde un peu vers le ciel, on voit au a l'horizon des édifices qui ressemblent a des géants qui se promènent au loin. A chaque fois que je débarque d'une des stations de métro principales, je trouve un quartier diffèrent, avec une atmosphère différente... J'ai eu l'occasion d'en explorer quelques unes cette semaine...

Shibuya

C'est probablement le quartier le plus achalande au monde. A chaque instant, des millions de de personnes marchent ses rues. C'est a n'en devenir fou, parfois. Du bruit, et du bruit et encore du bruit. C'est presque impossible d'entendre si quelqu'un nous appelle sur notre cellulaire tellement il y a du bruit, et il y a presqu'aucun moyen de s'en échapper. On entends les autos, les gens, les écrans géants de télévision qui tournent des pubs 24 heures sur 24... Quand on débarque dans l'artère principale de se quartier, on arrive a Hatchico, c'est d'ici que l'on peut voir le fameux écran géant qui fait pâlir Times Square a New York. Au centre, on trouve quatre coins de rue qui ne sont pas vraiment vis a vis les uns aux autres. C'est ici que des milliers de personnes traversent ce coin de rue. Imaginez une chaude journée du Festival d'été de Québec ou tout le monde a décidé de soudainement se rassembler dans le Vieux Québec, multipliez ça par 1000, de 6 heures du matin jusqu'à 1 heures du soir. C'est littéralement une mer de personnes qui marchent ici. Le plus surprenant, c'est que dans cet océan il y a moyen de trouver des petits coins tranquilles. Des petits coins de rue ou la foule semble avoir oubliée de passer. Un peu comme si le torrent se glissait moins dans certains parois. Et le plus beau dans tout ça, c'est que le Japon est complètement sécuritaire. Ici, les policiers sont presque des guides touristiques. Si vous êtes perdus, vous n'avez qu'a parler a un policier... ils s'ennuient tellement qu'il vont tout faire pour vous rendre la vie un peu plus facile...

J'aurai l'occasion bientôt de parler de d'autres quartiers mais le temps presse, ici c'est toujours comme ça. Je vais essayer de raconter quelque chose d'intéressant environ une fois par semaine quand j'aurai des regains d'inspiration ou si je trouve un cyber-café abordable, ce qui n'est pas évident non plus! (Les photos seront publiées prochainement aussi.) Pour ceux qui auraient le goût de me téléphoner au milieu de la nuit parce qu'ils s'ennuient, voici mon numéro de cellulaire:

du Canada:

011 - 81 - 09 - 1700 - 6858

p.s. Les fautes d'accents ne doivent pas être pris pour compte. Les claviers ici me donnent des cauchemars. ;)