Wednesday, December 12, 2007

Parce que la politesse est de mise

Au Japon, on se fait rappeler à chaque instant qu'on doit être poli, courtois, calme, respectueux et j'en passe! Même dans le pays le plus courtois du monde - à mon avis - on dirait que toutes les institutions dont les compagnies et le gouvernement japonais se fait un plaisir de rappeler à tous qu'il est important de penser à l'autre. Si je veux simplement m'excuser pour me faufiler parmi la foule dans un métro plein à craquer, évidemment que je dois utiliser la façon la plus classique de demander la permission, soit un simple sumimasen. Par contre, si jamais par accident - ou non - je marche sur le pied de quelqu'un parce que je ne voulais pas que la porte se referme avant ma sortie, je dois avoir l'air vraiment désolé et dire gomenasai.

Jusqu'ici, vous allez me dire que tout ça c'est de la courtoisie qui s'applique même chez nous, évidemment. Mais après, les situations se compliquent un peu... Imaginez maintenant que vous allez rendre visite quelqu'un; si vous voulez être poli, vous devez dire : shitsurei shimasu qui veut dire : Je vais commettre un rudesse. Une autre expression qui peut être utilisé également est : ojama shimasu qui veut dire littéralement : Je vais vous être une interférence. Pourquoi tant de cérémonie quand on visite quelqu'un à son domicile? Parce que dans la culture japonaise, les gens ne sont pas vraiment habitués de s'inviter chez eux!

Parfois, quand j'écoute ma blonde parler avec un type d'un quelconque service à la clientèle - plus souvent qu'autrement pour me dépanner - elle dit sumimasen quand le gars ne peut pas répondre à la question. Comme si c'était pour dire : Je m'excuse de vous avoir posé une question à laquelle vous ne pouvez pas répondre. À mon avis, il n'y a rien de plus frustrant que de s'excuser pour l'incompétence de quelqu'un mais que voulez-vous, quand on est au Japon, il faut vivre - ou parler - comme les Japonais!

Qu'en est-il de la propagande sur la politesse? En fait, l'autre jour j'ai remarqué dans le train ces jolies publicités qui décrivent en quelques images tout l'effort que les japonais se donnent à se rappeler que dans la vie, il ne faut pas se montrer trop égoïste!


Pour avoir un aperçu du niveau de politesse au Japon, je vous invite à regarder cette introspection nipponne:

Les jambes de japonaises

Il y a plus d'un an, une amie à l'université qui était de retour du Japon m'a confié qu'elle avait remarqué que les japonaises avaient "les jambes croches". Je dois avouer que ce n'était pas quelque chose dont je m'avait attardé auparavant. Maintenant que je vis au Japon et que j'ai beaucoup de temps devant moi, j'observe constamment ce qui se passe autour de moi dans les moindres détails et j'ai aussi remarqué ce phénomène troublant. J'ai essayé d'en parler avec quelques amis ici et collègues au travail mais on dirait que personne d'autre n'avait porté attention à ce détail qui saute aux yeux.

Tout d'un coup, à cause de toutes les adolescentes qui portent des jupes pour aller à l'école et de la mode récente de shorts et bottes qui montent aux genoux, j'ai commencé à les voir partout. J'en ai eu donc le cœur net et j'en ai parlé à ma blonde - qui n'a pas les jambes croches en passant! - et elle ne comprenait pas vraiment où je voulais en venir.

Hier soir, en marchant dans le quartier un peu excentrique de Harajuku, je lui ai montré quelques exemples et après quelques minutes - ou une dizaine d'échantillons - elle a crié "Yatta!". Elle avait enfin compris!!!

J'ai eu le plaisir de savoir que je ne suis pas le seul à m'avoir aperçu! Les japonais appellent ça le "O KYAKU". お脚 Ça veut dire littéralement : jambes en forme de "O". Il parait que certaines filles se font opérer pour ça - question esthétique seulement! -.

Un autre mystère du Japon résolu!

Tuesday, December 11, 2007

Annecdotes normales...

Après quelques semaines de vie au Japon, mêmes parfois les choses les plus étranges peuvent vous sembler normal.

Rien de plus normal maintenant que de voir un gars avec des petits gants blancs aider les passagers à entrer dans un métro bondé à 8 heures du matin, à se prendre les doigts dans la porte automatique qui s'est refermée sur lui, et attendre un autre gars lui venir en aide. Non, tout cela semble bien normal maintenant parce que c'est mon petit train-train quotidien...

Normal aussi de ne jamais pouvoir utiliser sa carte de crédit quand on veut acheter quelque chose d'important, par exemple un billet d'avion ou payer sa facture d'hôpital...

Mais j'y pense, normal aussi de voir le gars des vidanges ouvrir le sac et vérifier si on a bien fait le tri... et dans le cas contraire, placer les déchets "inappropriés" - deux contenants de Pringles - à l'endroit précis où on a laissé le sac avec une petite note bleue expliquant qu'on s'est trompé...

Ou, restant sur le sujet de la propreté, penser qu'il est normal qu'on aura toujours un belle toilette chauffante qui fera tout à notre place et que l'utilisation des mains dans les moments les plus désagréables de la vie est chose du passé?

Est-ce qu'il sera normal d'oublier les petites secousses que l'on ressent de temps à autres sans penser qu'un tremblement de terre aura lieu?

Normal, quand il nous manque seulement un seul yen quand on veut acheter quelque chose au dépanneur du coin, d'avoir à donner un billet de 10000¥ au lieu de se voir offrir le cent comme on fait chez nous?

Quand je pense aux achats excessifs de la société de consommation niponne, il me vient à l'esprit cette image du seul Krispy Cream de Tokyo, où une centaine de personnes attendent plus d'une heure pour s'acheter une demi-douzaine de beignes... est-ce qu'il trouvent ça... normal?

Peut-être qu'il ne m'apparaitra jamais tout à fait normal de voir le Mont Fuji à chaque matin ensoleillé, de me faire servir comme un roi à chaque restaurant ou magasin où j'entre, de pouvoir regarde la télé en direct avec une dizaine de chaines gratuitement sur mon téléphone cellulaire, ou alors de dormir par terre sur mon tatami mais chose certaine, je n'ai jamais été aussi heureux de commencer à croire que tout ça n'a rien d'anormal...