Monday, January 28, 2008

Euphémismes accidentels

L'autre jour j'étais dans un joli restaurant typiquement japonais avec un groupe d'amis. Nous étions quatre, et nous attendions patiemment un ami qui terminait sa longue journée de travail. Il nous avait dit qu'il arriverait dans dix-huit minutes quand tout d'un coup, je reçois un message texte sur mon cellulaire: Je suis désolé mais je vais être en retard de vingt minutes, il y a eu un "accident" disait mon ami.

Au Japon, le mot accident est euphémisme qui indique simplement qu'un travailleur probablement perdu son emploi et a décidé de faire le grand saut vers l'autre rive en se servant du prochain train qui arrivait à toute vitesse. Autrement dit, un autre malheureux japonais s'est suicidé. Ce n'est pas un cas isolé à Tokyo, il y a en moyenne deux personnes par jour qui décident d'en finir avec la vie. J'ai moi même été pris à attendre pendant une heure dans un train bondé avant hier à cause d'un autre... "accident".

Pour contrer ce problème, les compagnies de métro ont mis en place des moyens dissuasifs pour encourager les plus dépressifs à ne pas causer des retards. Un moyen qui pourrait sembler le plus efficace est de faire payer la famille du défunt les frais de retard du métro en question. Je n'ai pas été capable de vérifier les coûts mais chaque minute de retard couterait environ 100 000 yen (1000$ CAN.) la minute. Un autre moyen instauré a été de construite des grands murs de verre pour empêcher les gens de sauter devant le métro qui arrive. La mesure s'est avérée trop couteuse donc elle à été mise de côté vu les centaines de kilomètres de lignes de métro. Un moyen beaucoup moins cher et probablement beaucoup moins efficace évidemment, à été d'installer des miroirs à la hauteur du visage à chaque extrémité de la station. Pourquoi des miroirs? Pour que le suicidaire en question puisse se regarder une dernière fois devant la glace avant de passer à l'acte dans l'espoir qu'il changera d'idée. Pour l'instant, je ne crois pas qu'il n'existe aucune statistique qui démontre l'efficacité de cette solution.

Jusqu'à tout récemment, je me demandais pourquoi c'était toujours la même ligne de métro qui était l'hôte de malheureux accidents. Après avoir fait ma petite enquête auprès d'un bon nombre de japonais, deux explications me paraissent plus probables. La première, c'est que selon le bouddhisme, l'âme de la personne qui se suicide au même endroit que les autres auparavant ne sera pas seule à errer à cet endroit. En d'autres termes, ce n'est pas si pire se suicider puisqu'on ne sera plus aussi seul dans l'autre monde. Une autre explication, qui me semble beaucoup plus logique, c'est que certaines lignes de métro chargent moins cher la minute pour les retards causés par ces "accidents". Donc la ligne "Chuo", qui traverse Tokyo d'Est en Ouest près du Palais de l'Empereur, est une destination de choix pour finir ses jours. C'est également une ligne qui est des plus rapides à Tokyo donc c'est plus facile de ne pas se manquer! Mais que fais-t-on si on a un rendez-vous important et on ne peut sous aucun prétexte arriver en retard? On part un peu plus de bonne heure... comme quoi rien ne peut empêcher un japonais de se rendre plus efficacement au travail.

Wednesday, December 12, 2007

Parce que la politesse est de mise

Au Japon, on se fait rappeler à chaque instant qu'on doit être poli, courtois, calme, respectueux et j'en passe! Même dans le pays le plus courtois du monde - à mon avis - on dirait que toutes les institutions dont les compagnies et le gouvernement japonais se fait un plaisir de rappeler à tous qu'il est important de penser à l'autre. Si je veux simplement m'excuser pour me faufiler parmi la foule dans un métro plein à craquer, évidemment que je dois utiliser la façon la plus classique de demander la permission, soit un simple sumimasen. Par contre, si jamais par accident - ou non - je marche sur le pied de quelqu'un parce que je ne voulais pas que la porte se referme avant ma sortie, je dois avoir l'air vraiment désolé et dire gomenasai.

Jusqu'ici, vous allez me dire que tout ça c'est de la courtoisie qui s'applique même chez nous, évidemment. Mais après, les situations se compliquent un peu... Imaginez maintenant que vous allez rendre visite quelqu'un; si vous voulez être poli, vous devez dire : shitsurei shimasu qui veut dire : Je vais commettre un rudesse. Une autre expression qui peut être utilisé également est : ojama shimasu qui veut dire littéralement : Je vais vous être une interférence. Pourquoi tant de cérémonie quand on visite quelqu'un à son domicile? Parce que dans la culture japonaise, les gens ne sont pas vraiment habitués de s'inviter chez eux!

Parfois, quand j'écoute ma blonde parler avec un type d'un quelconque service à la clientèle - plus souvent qu'autrement pour me dépanner - elle dit sumimasen quand le gars ne peut pas répondre à la question. Comme si c'était pour dire : Je m'excuse de vous avoir posé une question à laquelle vous ne pouvez pas répondre. À mon avis, il n'y a rien de plus frustrant que de s'excuser pour l'incompétence de quelqu'un mais que voulez-vous, quand on est au Japon, il faut vivre - ou parler - comme les Japonais!

Qu'en est-il de la propagande sur la politesse? En fait, l'autre jour j'ai remarqué dans le train ces jolies publicités qui décrivent en quelques images tout l'effort que les japonais se donnent à se rappeler que dans la vie, il ne faut pas se montrer trop égoïste!


Pour avoir un aperçu du niveau de politesse au Japon, je vous invite à regarder cette introspection nipponne:

Les jambes de japonaises

Il y a plus d'un an, une amie à l'université qui était de retour du Japon m'a confié qu'elle avait remarqué que les japonaises avaient "les jambes croches". Je dois avouer que ce n'était pas quelque chose dont je m'avait attardé auparavant. Maintenant que je vis au Japon et que j'ai beaucoup de temps devant moi, j'observe constamment ce qui se passe autour de moi dans les moindres détails et j'ai aussi remarqué ce phénomène troublant. J'ai essayé d'en parler avec quelques amis ici et collègues au travail mais on dirait que personne d'autre n'avait porté attention à ce détail qui saute aux yeux.

Tout d'un coup, à cause de toutes les adolescentes qui portent des jupes pour aller à l'école et de la mode récente de shorts et bottes qui montent aux genoux, j'ai commencé à les voir partout. J'en ai eu donc le cœur net et j'en ai parlé à ma blonde - qui n'a pas les jambes croches en passant! - et elle ne comprenait pas vraiment où je voulais en venir.

Hier soir, en marchant dans le quartier un peu excentrique de Harajuku, je lui ai montré quelques exemples et après quelques minutes - ou une dizaine d'échantillons - elle a crié "Yatta!". Elle avait enfin compris!!!

J'ai eu le plaisir de savoir que je ne suis pas le seul à m'avoir aperçu! Les japonais appellent ça le "O KYAKU". お脚 Ça veut dire littéralement : jambes en forme de "O". Il parait que certaines filles se font opérer pour ça - question esthétique seulement! -.

Un autre mystère du Japon résolu!

Tuesday, December 11, 2007

Annecdotes normales...

Après quelques semaines de vie au Japon, mêmes parfois les choses les plus étranges peuvent vous sembler normal.

Rien de plus normal maintenant que de voir un gars avec des petits gants blancs aider les passagers à entrer dans un métro bondé à 8 heures du matin, à se prendre les doigts dans la porte automatique qui s'est refermée sur lui, et attendre un autre gars lui venir en aide. Non, tout cela semble bien normal maintenant parce que c'est mon petit train-train quotidien...

Normal aussi de ne jamais pouvoir utiliser sa carte de crédit quand on veut acheter quelque chose d'important, par exemple un billet d'avion ou payer sa facture d'hôpital...

Mais j'y pense, normal aussi de voir le gars des vidanges ouvrir le sac et vérifier si on a bien fait le tri... et dans le cas contraire, placer les déchets "inappropriés" - deux contenants de Pringles - à l'endroit précis où on a laissé le sac avec une petite note bleue expliquant qu'on s'est trompé...

Ou, restant sur le sujet de la propreté, penser qu'il est normal qu'on aura toujours un belle toilette chauffante qui fera tout à notre place et que l'utilisation des mains dans les moments les plus désagréables de la vie est chose du passé?

Est-ce qu'il sera normal d'oublier les petites secousses que l'on ressent de temps à autres sans penser qu'un tremblement de terre aura lieu?

Normal, quand il nous manque seulement un seul yen quand on veut acheter quelque chose au dépanneur du coin, d'avoir à donner un billet de 10000¥ au lieu de se voir offrir le cent comme on fait chez nous?

Quand je pense aux achats excessifs de la société de consommation niponne, il me vient à l'esprit cette image du seul Krispy Cream de Tokyo, où une centaine de personnes attendent plus d'une heure pour s'acheter une demi-douzaine de beignes... est-ce qu'il trouvent ça... normal?

Peut-être qu'il ne m'apparaitra jamais tout à fait normal de voir le Mont Fuji à chaque matin ensoleillé, de me faire servir comme un roi à chaque restaurant ou magasin où j'entre, de pouvoir regarde la télé en direct avec une dizaine de chaines gratuitement sur mon téléphone cellulaire, ou alors de dormir par terre sur mon tatami mais chose certaine, je n'ai jamais été aussi heureux de commencer à croire que tout ça n'a rien d'anormal...

Saturday, November 10, 2007

Petite histoire de cellulaire... première partie.

Je suis rentré à Tokyo la semaine dernière avec mon visa bien en main. Joyeux comme un poux, j'ai immédiatement décidé aller me chercher un cellulaire. Je n'avais pas le droit de m'en acheter un parce que j'étais rentré au pays avec un visa de touriste. Je suis allé au BIC CAMERA à Shibuya m'en chercher un ... et c'est compliqué comprendre comment fonctionnent les plans mensuels! J'ai encore de la difficulté à savoir combien va réellement me coûter cette petite merveille technologique. J'ai acheté le meilleur cellulaire sur le marché - malgré que ma blonde m'a dit le lendemain de mon achat que j'aurais pu en avoir un meilleur ailleurs - pour seulement... 1 YEN! Wow, avec notre huard qui s'envole constamment vers les plus hauts sommets, mon cellulaire m'a coûté 0.008 cents. Jusque là, tout va bien, ... mais le problème, c'est qu'à l'achat, le vendeur me demande si j'avais une lettre confirmant que je m'étais enregistré à mon hôtel de ville. Et c'est là que mes maux de têtes commencent...


à suivre...

Sunday, October 28, 2007

Histoires hebdomadaires du Japon

Ça fait maintenant presque deux semaines que je suis ici à Tokyo, dans mon nouvel appartement, toujours fasciné par la culture nipponne. Tout ici me semble familier et étrange en même temps. Je comprends de plus en plus ce qui se passe autour de moi, je commence à comprendre les conversations que j'entends dans la rue. C'est vraiment spécial de démystifier l'environnent dans lequel on vit à chaque fois qu'on apprends un nouveau mot, une nouvelle phrase ou même un nouveau caractère... Mais en même temps, il y a tellement de choses que je ne comprends pas, comme pourquoi en ce moment je peux voir 7 hélicoptères voler en formation vers je ne sais où, ... non, j'en vois 12 finalement! J'ai parfois aucune idée de ce qui se passe... Je peux voir également ce matin le Mont Fuji, magnifique... je me promet de le grimper quand la température le permettra.

Du côté de la langue, j'en ai même appris une bonne, les japoanais ont un mot "KARUSHI", 過労死 ce qui veut dire : "La mort causée par un overdose de travail". Ce phénomène arrive quand un employé de bureau reste trop longtemps à travailler pendant des semaines, voir des mois, et meurt soudainement. (Le mot "soudainement" n'est pas un terme médical, je tiens à le souligner) Personne ne s'entend sur le nombre d'heures par jour que l'on doit travailler pour en arriver là mais mon ami Yoshi, par exemple, me disait qu'avant de quitter sa vie de "salary man" - terme anglo-japonais pour dire employé de bureau - il travaillait jusqu'à 20 heures par jour et dormait sur son bureau. Je ne pense pas que ça va m'arriver mais je crois que c'est un phénomène que l'on peut trouver qu'ici.

J'ai enfin eu mon autorisation pour mon visa de travail! Après toutes ces années d'attente et d'efforts, je suis content d'avoir atteint l'objectif que je m'étais fixé il y a maintenant 6 ans de cela. Je suis arrivé à un sommet pour en trouver un autre. Celui d'apprendre le japonais. Pas facile mais pas impossible non plus. Je dois aller en Corée du Sud cette semaine pour aller chercher ce fameux visa et commencer à travailler le 5 novembre.

Je vais travailler pour Berlitz, une école qui a une excellente réputation ici à Tokyo. Mais l'industrie de l'enseignement est en pleine transformation. Une des plus grandes écoles du Japon, NOVA va fermer ses portes. Ce n'est pas le manque d'étudiants qui a causé la perte de cette énorme entreprise mais la mauvaise gestion à ce que je peux lire. Cette histoire fait la une ici et des milliers de personnes vont perdre leur emploi dont beaucoup de profs d'anglais. J'ai été chanceux parce que actuellement, le services des ressources humaines de Berlitz reçoit entre 200 et 300 demandes d'emploi par jour et ils ont décidés de ne plus en accepter. Si cette histoire serait arrivé il y a quelques mois, c'est certain que je n'aurai pas ce travail aujourd'hui.


Tuesday, October 23, 2007

De retour à Tokyo!

Bonjour à tous,

Je suis de retour au Japon, à Tokyo pour un bon bout de temps. Je viens de signer, après avoir terminé mes études en traduction à l'université Laval, un contrat avec la société Berlitz où je vais travailler comme prof d'anglais.

C'est probablement l'offre la plus sérieuse que je puisse avoir dans le domaine quand on regarde tous les avantages sociaux qu'ils offrent en plus d'un salaire généreux. Mon but ici est d'apprendre le japonais le plus rapidement possible pour en arriver à me trouver un meilleur travail avec des conditions encore plus intéressantes tout en m'amusant à comprendre et à explorer un pays et une culture qui à mon avis sera toujours hors de l'ordinaire.

Ma situation est différente de la dernière fois. J'arrive ici avec une plus grande connaissance de la langue même si à mon avis elle reste minime, j'ai une blonde avec qui je passe beaucoup de temps et je suis déjà familier avec la ville. Je dois avouer que Tokyo me semble moins grand que la dernière fois, mais en même temps, savoir parler un peu japonais m'ouvre des portes et des occasions de faire des rencontres inusitées. Donc je me promets de poster sur ce blogue le plus souvent possible et à chaque fois que j'aurai quelque chose de pertinent à raconter. Je sais que ce n'est pas le matériel qui va me manquer ici!

Si jamais des sujets intéressants vous viennent à l'esprit, n'hésitez pas à m'écrire et je ferai une petite enquête pour nous aider à trouver une réponse.

Sur ce, à bientôt.

Friday, June 29, 2007

C'est terminé

Aujourd'hui, le 29 juin 2007, je termine mon voyage de 432 jours autour du globe. Dans les 15 derniers mois, j'ai mis les pieds au Japon, en Corée du Sud, à Hong Kong, en France (deux fois), en Espagne, au Maroc, en Belgique, au Pays-Bas et en Suisse. J'ai fait de superbes rencontres et appris à parler - et tranquillement à lire - une langue complètement différente de la notre. Dans quelques heures à peine, je retourne à Montréal et ensuite à Québec pour terminer ma route à Boischatel, là où tout à commencé. Mais la terre n'arrête pas de tourner et mes voyages non plus... le Japon m'attend encore une fois de plus dans presque deux mois.

Une analyse plus poussée sur les 15 derniers mois sera bientôt postée sur ce site... pour l'instant, je dois aller à l'aéroport.

à bientôt!

Tuesday, June 12, 2007

Les irrégularités de la langue anglaise

We'll begin with box, and the plural is boxes;
But the plural of ox should be oxen, not oxes.
Then one fowl is goose, but two are called geese,
Yet the plural of moose should never be meese.

You may find a lone mouse or a whole lot of mice,
But the plural of house is houses, not hice.
If the plural of man is always called men,
When couldn't the plural of pan be called pen?

The cow in the plural may be cows or kine,
But the plural of vow is vows, not vine.
And I speak of a foot, and you show me your feet,
But I give a boot--would a pair be called beet?

If one is a tooth and a whole set are teeth,
Why shouldn't the plural of booth be called beeth?
If the singular is this and plural is these,
Why shouldn't the plural of kiss be called kese?

Then one may be that, and three may be those,
Yet the plural of hat would never be hose;
We speak of a brother, and also of brethren,
But though we say mother, we never say methren.

The masculine pronouns are he, his and him,
But imagine the feminine: she, shis and shim!
So our English, I think you will all agree,
Is the trickiest language you ever did see.

I take it you already know
Of tough and bough and cough and dough?
Others may stumble, but not you
On hiccough, thorough, slough, and through?

Well done! And now you wish, perhaps
To learn of less familiar traps?
Beware of heard, a dreadful word
That looks like beard and sounds like bird.

And dead; it's said like bed, not bead;
For goodness' sake, don't call it deed!
Watch out for meat and great and threat.
(They rhyme with suite and straight and debt.)

A moth is not a moth in mother,
Nor both in bother, broth in brother.
And here is not a match for there.
And dear and fear for bear and pear.

And then there's close and rose and lose--
Just look them up--and goose and choose.
And cork and work and card and ward,
And font and front and word and sword.

And do and go, then thwart and cart.
Come, come, I've hardly made a start.
A dreadful language? Why, man alive,
I'd learned to talk it when I was five,

. . . And yet to write it, the more I tried,
I hadn't learned it at fifty-five!

--anonymous

Thursday, April 26, 2007

Mon retour!

Bonjour à tous, j'annonce en grande première mon retour au Québec, vendredi le 29 juin à 14h45 à l'aéroport Pierre Eliot Trudeau.

Plus d'infos à venir!